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Article: SUIVRE SON INSTINCT AVEC ELISABETH CARDIN

SUIVRE SON INSTINCT AVEC ELISABETH CARDIN

SUIVRE SON INSTINCT AVEC ELISABETH CARDIN

Lorsqu’elle n’a pas les yeux rivés sur le sol à la recherche de plantes sauvages, l’artiste, autrice et entrepreneure Elisabeth Cardin nous invite à repenser notre rapport au terroir québécois. Portrait d’une femme aux multiples talents qui enchaine les projets au fil de ses passions. 

Lundi, 27 septembre, 14h. La journée d’Elisabeth donne le ton à notre conversation. 

« Excuse-moi, je n’ai pas de réseau, je suis dans le bois. Je viens de finir un meeting de chasse avec mes associés. » 

Aujourd’hui rythmé par les balades en forêt, l’art et les travaux manuels, son quotidien n’a rien à voir avec celui des huit dernières années. « Durant les premiers temps du Manitoba [le restaurant dont elle est copropriétaire], j’étais sur le plancher pratiquement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », raconte-t-elle. Pendant longtemps, elle a cherché son équilibre dans une vie aux antipodes : la ville et le bois. 

Elisabeth grandit en banlieue de Montréal, à Saint-Eustache. Très jeune, elle s’implique dans son club 4-H local, un regroupement de clubs sociaux pour enfants axés sur la préservation de la faune et la flore. Son intérêt pour l’environnement n’en était alors qu’à ses balbutiements. 

« À 17 ans, je ne savais pas quoi étudier. J’ai commencé un programme en sonorisation au cégep, puis j'ai vu le film Adaptation (2003). Ç’a été un déclic, se souvient-elle. Je me suis découvert une passion pour les orchidées. Je devais travailler avec les plantes. »


Une semaine plus tard, elle était inscrite à l’École des métiers de l’horticulture de Montréal.

Une fois ses études terminées, elle découvre le métier de cueilleuse et lance sa première entreprise de transformation de plantes sauvages en cosmétiques. « Sauf que rapidement, j’ai constaté qu’il y avait un manque en restauration. Je me suis dit : pourquoi pas créer un restaurant à base d’aliments sauvages? » confie-t-elle.

À 30 ans, donc, elle fonce tête première dans l’aventure, rédige son plan d’affaires et signe le bail de son local. « C’était une ancienne shop de bois. Tout était à faire. Je n’avais pas d’argent et je ne connaissais rien, mais j’étais emballée ! » lance-t-elle en riant. 

Un souper de camping improvisé à base de champignons, algues et plantes sauvages qu’elle a cueillis convainc Simon Cantin, son futur associé, d’embarquer dans le projet. 


Le Manitoba voyait le jour quelques mois plus tard. 

 

Ouvrir la discussion

Vers 2017, elle rencontre Michel Lambert. C’était pendant une convention. Impressionnée par ses recherches sur l’histoire du terroir québécois, elle lui propose de collaborer à l’écriture d’un livre. Ensemble, ils signent L’Érable et la Perdrix, un hommage tout en lenteur à la beauté et à la pérennité de nos ressources. « Michel est un homme fascinant. Il possède des connaissances essentielles qui méritent d’être accessibles à tous », relate-t-elle. 

Peu de temps après, elle présentait son projet à une maison d’édition. Le projet aura pris quatre ans de rédaction, voyages et prises de photos avant de voir le jour en 2021. 

Sa plume tantôt poétique, tantôt terre-à-terre se retrouve sur papier une seconde fois en 2020, alors que l’engouement pour le « local » est sur toutes les lèvres. Son amour du terroir la pousse à repenser en profondeur notre rapport à la nourriture et à l’industrie agroalimentaire. 

Elle trouve l’écriture de son livre Le temps des récoltes difficile, mais nécessaire. « Pour moi, l’écriture c'est comme le jogging. Pendant, je n’aime pas ça, mais après, je suis contente de l’avoir fait, ajoute Elisabeth avec humilité. Avec ce livre, mon but était de faire naître une réflexion chez le lecteur par l’émotion et la philosophie. »

 

Pinceaux, crayons et autres passions

Motivée par la nouveauté, Elisabeth confie avoir rapidement besoin de passer à autre chose lorsqu’elle termine un projet. Pourtant, son besoin d’écrire se fait ressentir encore aujourd’hui. Trop de choses ont encore besoin d’être racontées, croit-elle.

 

« Je veux m’adresser directement aux enfants avec une série de romans éducatifs illustrés en prose libre. Créer un monde imaginaire qui parle du rapport à l’alimentation, c’est un projet qui me trotte dans la tête depuis un bout de temps. »

 

Nouvellement installée en région, elle peint et dessine quotidiennement. Une passion pour l’art qu’elle cultive depuis son enfance et qui refait surface. Elle explore les médiums, les styles et les paysages et se les réapproprie. Ses créations aux accents lyriques nous laissent entrevoir ce qui l’anime. 

Qu’elle contemple la nature ou qu’elle relève un nouveau défi, Elisabeth Cardin trouve son équilibre en se laissant porter par son intuition. Celle qui fait du terroir québécois son fil narratif prouve une fois de plus que les plus grands projets naissent des plus belles passions.

 

SON PORTRAIT

Une chanson/livre ou un endroit qui t'inspire et pourquoi? L'œuvre de Richard Desjardins, parce que son discours porte sur des sujets plus profonds que ses états d’âme et parce qu’il ne créait pas pour dire aux gens ce qu’ils voulaient entendre.

Une citation qui te guide ?  Dans la vie, tout est un cycle. Ce n’est pas vraiment une citation, mais j’essaye de voir l'alimentation, les saisons, nos corps, la société en termes de cycles. Tout est constamment en changement, tout fluctue.

Un produit québécois que tu utilises au quotidien? Les Trappeuses. J’aime le travail des femmes derrière cette entreprise. Leurs valeurs autour de l’autonomie, du bien-être, de la générosité. Et aussi le fait qu’elles vendent des savoir-faire, pas seulement des produits.

La femme de ta vie? Ma mère ! Avec les années, je me rends compte que je veux être comme elle. Elle était mère à la maison, elle peignait, s’occupait du jardin, promenait le chien, rédigeait des livres. On s’est souvent chicanés, mais au final, on est pareilles. 

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