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Article: MARIE-ÈVE DOMPIERRE, CÉRAMISTE : PROFITER DU MOMENT PRÉSENT

MARIE-ÈVE DOMPIERRE, CÉRAMISTE : PROFITER DU MOMENT PRÉSENT

MARIE-ÈVE DOMPIERRE, CÉRAMISTE : PROFITER DU MOMENT PRÉSENT

Les yeux rivés sur l’argile qui prend forme sous ses mains, la céramiste Marie-Ève Dompierre façonne des objets qui invitent à ralentir. Dans son atelier sur la rue Jarry, l’effervescence de la ville devient un écho lointain, laissant place à des créations d’un subtil équilibre entre le contemporain et l’intemporel. Portrait d’une artiste au parcours atypique.

 

« C’est important pour moi de créer des objets qui encouragent l’achat responsable. Je veux que mes pièces aient encore leur place dans la cuisine des gens dans 10 ou 15 ans. C’est pour ça qu’avant de lancer une nouvelle collection, je m’assure qu’elle soit belle, intemporelle, mais surtout fonctionnelle », explique Marie-Ève. 

Derrière les portes du studio DOMPIERRE, l’univers de l’artiste se dévoile dans une abondance de lumière. Ses créations, modernes et équilibrées, témoignent de sa vision unique. 

Marie-Ève crée pour s’éloigner de la (sur)consommation effrénée. « On se lasse rapidement de ce qui tape à l'œil, mais je crois que les objets du quotidien peuvent être à la fois jolis, uniques et pratiques », renchérit-elle. 

Marie-Eve Dompierre 

Ses pièces, elle les conçoit pour la vraie vie. Elles vont au lave-vaisselle et au micro-ondes pour les jours de semaine où on est un peu à la course. Elles magnifient aussi les plats cuisinés avec soin pour épater les invités, le samedi soir. 

Ce qui l’inspire ? Savoir qu’elle contribue à créer de courts instants de bonheur dans la journée de quelqu’un. Ses objets portent une histoire et sont conçus avec intention. « Les gens ressentent ces subtilités. Lorsqu’ils entrent dans l’atelier, ils choisissent leurs pièces avec soin. Naturellement, ils y accordent une plus grande attention lorsqu’ils s’en servent à la maison », confie l’artiste. 

 

Guidée par l’art 

Bien que l’art du tournage n’ait plus de secret pour elle, Marie-Ève était loin de s’imaginer vivre un jour de cette pratique.

« Au départ, j’ai étudié la photographie à Matane. C’était toute une expérience ! Je quittais le nid familial pour la première fois, pour aller dans une région éloignée, étudier avec des gens venus des quatre coins du Québec », se souvient-elle.

Finalement charmée par la région (et par un jeune homme !), elle y est restée dix ans.

Portfolio en main, ses ambitions l’emmènent à Montréal. L’abondance d’artistes talentueux et la compétition féroce lui font l’effet d’un choc. Pour mieux prendre le pouls de la ville, elle se dirige vers la restauration. « C’est en travaillant dans des restaurants où la vaisselle est soigneusement sélectionnée, faite à la main, que je me suis découvert une sensibilité pour ces objets », ajoute-t-elle. 

Marie-Ève se rend alors à l’évidence que son métier de photographe argentique n’est plus ce qu’il était. 

Une révélation

Un mélange de curiosité et d’heureux hasards l'amène à une séance d’initiation à la céramique. « J’ai eu un véritable coup de foudre. C’était une obsession, j’avais toujours hâte d’y retourner », dit-elle, la passion dans la voix. Travailler de ses mains, toucher la matière et créer des pièces lui rappelait la photographie. 

Une nouvelle aventure commençait. 

Dans son premier atelier installé au sous-sol, elle réalise ses premiers contrats. En même temps, elle fait des études à la Faculté des Beaux-Arts de l'Université Concordia. 

Peu de temps après, sa fille vient au monde. L’artiste réalise que ses cours à l’université ne répondent pas à ses attentes. « Je suis retourné sur les bancs de l’école une troisième fois, cette fois-ci en céramique au Cégep du Vieux Montréal », précise Marie-Ève. 


De fil en aiguille, ses pièces sont vendues jusqu’à New York, sur les tablettes d’une boutique de la renommée Fifth Avenue. 

 

Suivre son intuition 

Au moment d’écrire ces lignes, Marie-Ève et ses quatre employés viennent tout juste de célébrer l’inauguration du nouveau studio DOMPIERRE. « Ç’a été une grosse étape pour l’entreprise. C’était plus fort que moi, je devais le faire. Ici, le soleil traverse les fenêtres à toute heure de la journée. C’est magique », raconte-t-elle, visiblement inspirée par son nouvel environnement de travail.

Entre la gestion de son entreprise, ses responsabilités familiales, la création de ses pièces et ses ateliers, les journées de Marie-Ève vont vite. Trop vite à son avis. Et pourtant, elle affiche une sérénité déconcertante. « Je me trouve chanceuse d’être là où je suis, mais j’ai travaillé fort. Peu importe le domaine, lorsqu’on est passionné et qu’on fait les efforts nécessaires, on finit toujours par être récompensé. »

Malgré ses nombreuses responsabilités quotidiennes, c’est sur sa tour de potier qu’elle se ressource. Chaque nouvelle pièce est conçue pour offrir un moment méditatif à celui ou celle qui l’utilise. Que ce soit le temps d’un café dégusté dans une tasse délicatement choisie ou d’un plat sublimé par une jolie assiette, les créations de Marie-Ève inspirent à prendre le temps. Prendre le temps de s’arrêter. Et de profiter du moment présent. 

 

SON PORTRAIT

Une chanson, un livre ou un endroit qui t'inspire : L'œuvre d'Ariane Moffatt, la Gaspésie et tous les livres de Gabriel Garcias Marquez.
Une citation qui te guide : Less is more, sauf pour les tattoos !
Un produit québécois que tu utilises au quotidien : Le caramel à tartiner de Dinette Nationale, MIAM! Et les produits de The Unscented Company
La femme de ta vie : Anie Rouleau, la fondatrice de The unscented company

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