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Article: MARIANNE LABROSSE : RECRÉER LES LIENS ENTRE LES FEMMES, UNE ŒUVRE À LA FOIS

MARIANNE LABROSSE : RECRÉER LES LIENS ENTRE LES FEMMES, UNE ŒUVRE À LA FOIS

MARIANNE LABROSSE : RECRÉER LES LIENS ENTRE LES FEMMES, UNE ŒUVRE À LA FOIS

L’atelier de Marianne Labrosse fait aussi office de salle commune et de salon. Les murs sont tapissés de ses peintures. Sa collection de vinyles jonche le sol. Des mobiles fabriqués à partir de galets soigneusement choisis en Gaspésie sont accrochés ici et là. En cette fraiche journée du mois d’août, seul le son de l’aiguille à tatouer perce le silence. C’est que la jeune femme imprime une de ses œuvres dans le dos d’une cliente bien spéciale : sa mère. Une toile, un poème, un tatou, un album familial… Pour Marianne Labrosse, tous les moyens sont bons pour retisser les liens entre les femmes. 

« J’ai été surprise quand ma mère m’a demandé de la tatouer, parce qu’elle a été contre ça toute sa vie », lance en riant l’artiste de 21 ans. 

Elle explique toutefois que cette demande s’inscrit parfaitement dans sa démarche artistique. Il y a quelques années, elle avait conçu un album avec des souvenirs débusqués dans les boites du sous-sol de la résidence de ses parents. Une œuvre composée de cartes, de photos d’échographie et d’autres artéfacts familiaux. 

 

Marianne l’avait offert à sa mère pour son anniversaire.

 

« Ça l’a beaucoup émue et ça nous a permis de tisser de nouveaux liens, se souvient-elle. Depuis ce temps-là, elle s’implique beaucoup dans ma pratique. » L’érosion des liens entre les femmes est d’ailleurs un thème récurrent chez Marianne Labrosse.

 

Une artiste, de nombreux chapeaux

L’œuvre de Marianne Labrosse prend forme sur le dos de sa mère. Les lignes tracées lentement au handpoke suivent le fil de la discussion entre les deux femmes. 

« Ce que j’aime du tatouage, c’est que c’est un moment privilégié d’échange avec une autre personne, confie l’artiste. Tatouer quelque chose de permanent sur un corps, c’est aussi une façon pour moi de contrer l’érosion, d’accompagner la personne pour le reste de sa vie. »

Avec son horaire chargé d’étudiante en enseignement des arts visuels et de militante, tatouer lui permet de garder sa pratique artistique dynamique. « J’écris beaucoup de poèmes et je fais de la peinture, mais ça consomme beaucoup d’énergie », ajoute-t-elle.

Dans le temps qui lui reste de libre, Marianne Labrosse fait des balades en vélo (elle ADORE faire du vélo) et organise des soirées avec d’autres artistes. « Je bois les paroles des autres et ça fait progresser mon art », affirme-t-elle. 

Elle lit beaucoup sur les thèmes au centre de sa démarche, soit le féminisme et l’érosion. L’érosion entre les femmes et l’érosion de notre territoire. La militante environnementale lit également beaucoup sur la lutte décoloniale et antiraciste. « Ce sont des enjeux intrinsèques à la crise climatique. C’est une suite logique, mentionne-t-elle. J’essaie donc de m’éduquer là-dessus et de devenir une alliée. »

Dans l’atelier, le son de l’aiguille à tatouer s’évanouit. L’œuvre de l’artiste est maintenant gravée pour toujours sur le dos de sa mère, tout comme les souvenirs de ce moment passé à deux. Pour Marianne Labrosse, c’est un lien de plus qui vient de se tisser. Mais, il reste encore du travail à faire, des œuvres à créer.

SON PORTRAIT

Une chanson/livre ou un endroit qui t'inspire et pourquoi? Les filles bleues de l’été de Mikelle Nikol, un livre qui parle d’une relation entre deux amies qui sont très proches, de la fusion amicale. Les liens entre les femmes dans cette œuvre sont tellement forts. Je dois avoir lu ce livre une dizaine de fois.

Une citation qui te guide ?  Tu te lèveras tôt de Félix Leclerc qui parle de territoire et de sentiment d’appartenance à une communauté.

Un produit québécois que tu utilises au quotidien? Je suis une grande, grande consommatrice de littérature québécoise écrite par des femmes !

La femme de ta vie? Ma mère ! Elle m’a toujours laissé beaucoup d’espace pour m’exprimer. Elle voulait que je puisse faire des erreurs, que je puisse m’exprimer et trouver des lieux où je me sens bien.

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